C’est un ambitieux projet qui est sur le point de se réaliser. Dans le cadre du jumelage entre la HAICA tunisienne (CSA tunisien), le CSA belge et l’INA, un des grands volets du projet était consacré à la mise en place d’un système d’archivage pérenne des ressources audiovisuelles tunisiennes. Le projet est en bonne route et la collaboration entre la HAICA et l’INA touche à but. Un projet « qui n’est pas simple à réaliser » reconnait Amin Chebbi, responsable du service informatique de la HAICA. Jusqu’à présent, aucune institution, ni même de chaînes télévisées et de radios tunisiennes n’archivent leurs ressources audiovisuelles sur le territoire…
Préserver un patrimoine audiovisuel tunisien
Les archives audiovisuelles, c’est un patrimoine aussi important que les livres et la science. Jusqu’à présent, ce patrimoine disparaît aussitôt produit. Si la HAICA tunisienne a pour obligation de préserver les archives audiovisuelles qu’elle monitore sur une période de trois ans, Amin Chebbi ne cache pas son enthousiasme à l’idée de stocker ad vitam les ressources audiovisuelles qui se sont multipliées depuis le printemps 2011. Le paysage audiovisuel tunisien est aujourd’hui composé de 39 radios et 11 télévisions, pour un total de 11 millions d’habitants. La production de contenus en tout genre se veut donc colossale et « mérite de s’inscrire dans la mémoire collective, même si on ne connaît pas encore leur utilité dans les 20, 30 ou 50 années à venir ».
À l’INA français, on s’est mobilisé pour soutenir ce projet. Approché par le CSA belge pour soutenir le jumelage, 5 personnes ont ensuite été attachées à ce projet de collaboration. Pour Claire-Marie Dribault Dujardin, Chargée de mission auprès de la Directrice Déléguée aux Collections de l’INA, « il n’y a pas de modèle tout fait d’archivage, car chaque pays vit avec ses propres réalités. La HAICA est un régulateur, l’INA est une institution qui ne connaît pas le métier de régulation des médias. Cette collaboration est une richesse pour les deux parties, car elle représente avant tout de nombreux échanges». L’installation d’une première maquette a permis de fixer les principes opérationnels d’une captation de qualité optimale. De cette base, différents modules matériels et les logiciels nécessaires ont été identifiés.
Des opportunités pour tous les publics
Le projet est sur les rails ! Au-delà de l’intérêt certain de constituer un patrimoine de l’audiovisuel, mettre en place un tel système d’archives permettrait d’imaginer de nombreuses possibilités de services aux producteurs, diffuseurs, mais aussi au monde académique et au grand public. L’instance de régulation tunisienne devra prochainement décider de ces usages, et en particulier du périmètre de consultation des contenus audiovisuels archivés grâce au futur système de gestion des ressources.
Le projet de jumelage entre la HAICA, le CSA belge et l’INA, c’est plus de 300 jours d’échanges d’expériences entre les trois instances depuis octobre 2018. Pour Amin Chebbi, il a été un accélérateur pour la HAICA. C’était une chance pour nous, car ça nous a permis d’avoir un cadre avec une expertise, notamment sur l’ampleur du travail à accomplir, d’autant que nous avons décidé de réaliser la majorité du projet en interne à la HAICA. Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes sur la bonne voie… ».
Un projet à suivre donc, avec de bien belles perspectives pour le paysage audiovisuel, mais aussi et surtout pour les tunisiens et les tunisiennes.
En savoir plus sur le jumelage entre la HAICA, le CSA belge et l’INA
En savoir plus sur le projet de collaboration entre la HAICA et l’INA
La Tunisie s’apprête à archiver ses ressources audiovisuelles from CSA on Vimeo.