« Nos modèles économiques sont pensés pour le long terme »

L’accès au marché publicitaire reste problématique pour les radios provinciales ?

Malheureusement, c’est difficile. On s’est construits avec la publicité locale, c’est une ressource vitale pour nos radios mais insuffisante. On a besoin d’un accès à la publicité nationale. Le souci majeur des réseaux provinciaux est que nous sommes face à un duopole, deux grosses régies IP et RMB. Quand IP a décidé de prendre en régie Must Fm et Maximum Fm, on a pris la balle au bond chez Sud Radio et Antipode. On a pu en profiter pour donner un électrochoc à la RMB et voir s’ils étaient prêts à accueillir des radios provinciales. Ce qu’ils ont fait. Il serait vraiment nécessaire que le législateur mette en place un système clair et égalitaire pour un accès facilité au marché publicitaire national. Nous avons les mêmes obligations que les radios nationales mais pas l’accès aux mêmes ressources.

Quel est votre positionnement dans ce contexte de changement lié au pluralisme des médias ?

Notre position est la même que celle des réseaux privés. Quand on voit les libertés qui sont données à la RTBF, les moyens mis à leur disposition que ce soit avec l’octroi de 5 réseaux nationaux en radio ou les moyens financiers grâce aux subsides et à l’accés en plus à la publicité, cela crée des frustrations chez les autres acteurs. Nous sommes dans une situation du 2 poids 2 mesures et on ne peut pas accepter cela. Oui, il faut évidemment un pluralisme, un pluralisme structurel qui offre les mêmes chances à chaque acteur en présence, quelle que soit sa taille.

Avec le nouveau plan de fréquences qui doit arriver dans un futur plus ou moins proche, de nouveaux acteurs arrivent avec de nouveaux projets. Et là, il me paraît nécessaire de prendre pour principal critère l’historicité. Nous sommes dans le domaine de la radio depuis 1981, Sud Radio a été créé en 1999 et nous avons obtenu le réseau provincial du Hainaut en 2008. Quand on a pris part au plan de fréquences il y a neuf ans, nous n’avons pas investi juste pour neuf ans. Notre modèle économique est construit sur le long terme.

   Send article as PDF