“Sur les élections communales, les médias de proximité sont en première ligne” 

Rédaction de VediaRégulation | Régulation

Entretien avec Urbain Ortmans, Directeur général de Vedia 

Ce vendredi 9 février 2024 marque le début de la « période électorale » pour les médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, soit 4 mois avant le scrutin pour les élections fédérales, régionales et européennes. À partir de cette date, le « règlement élections » adopté par le Collège d’avis du CSA est d’application pour l’ensemble des médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce règlement édicte les principes que devront respecter les médias lors des élections de juin et d’octobre 2024 afin de garantir au public une couverture objective, équilibrée et représentative des différentes tendances idéologiques, philosophiques et politiques et lui permettre de se façonner son point de vue pour prendre part à la vie démocratique. 

Nous avons posé quelques questions aux médias qui couvrent les élections pour mieux comprendre la manière dont ils envisagent de couvrir les élections. Parmi ces médias, on retrouve le média de proximité Vedia et son directeur général, Urbain Ortmans. 

En tant que professionnel des médias qui couvre les élections, quels sont les enjeux sur votre métier que vous percevez autour du double scrutin en juin et octobre de cette année ?  

C’est , ni plus ni moins, comme à chaque élection, l’exercice privilégié du fonctionnement de la démocratie.  

Sur les élections communales, les médias de proximité sont en première ligne. Mon expérience de 5 scrutins communaux successifs m’a clairement montré que Vedia, après chaque échéance des élections communales, en sort particulièrement renforcée et plus encore en phase avec son public. C’est sur notre plateau des débats que se sont joués des scrutins ou formées des majorités.  

Comment percevez-vous votre rôle auprès des politiques et des citoyens ? 

Cette année, plus que jamais, notre rôle sera aussi de faire comprendre à quel point la démocratie doit être protégée et ce qu’elle nous apporte au quotidien. La montée des extrémismes et du complotisme requiert que nous repartions à zéro, dans l’explication du processus démocratique. Nous donnons régulièrement des formations à des jeunes à qui nous expliquons, en détail, tant sur le plan théorique que pratique, l’exercice de notre métier de journaliste. Ils repartent de chez nous avec une confiance retrouvée dans ce que nous faisons. Ils comprennent les règles de notre métier et avec nous, s’interrogent sur leur rôle de citoyens actifs, notamment dans leur manière de s’informer.  

Par exemple, nous avons produit et diffusé en janvier une émission « Créons notre futur » sur la participation citoyenne dans les assemblées parlementaires et les communes. Ce type d’initiative rencontre un grand succès.  

Comment préparez-vous vos équipes pour cette couverture exceptionnelle ? Quelles sont les réflexions que vous avez menées pour rédiger votre dispositif ?  

Je ne vous cacherai pas que Vedia a une équipe aguerrie pour aborder ce double scrutin. Elle connaît l’importance de son rôle en termes d’explications des enjeux. Dès novembre dernier, la rédaction a commencé à travailler sur le projet, en ce comprise la mise en place du dispositif électoral, concertée avec la société de journalistes et validée par les instances de Vedia.  

Le projet n’est pas que rédactionnel : il y a aussi la mise en forme des émissions, qui requiert créativité et originalité.  

En quoi votre média proposera-t-il une approche singulière pour couvrir ces élections ?  

Plus qu’une approche singulière, ce sera surtout donner de l’espace au « temps long » : expliquer, permettre aux candidat(e)s de développer leurs arguments et projets, éclairer les enjeux. C’est le plus que nous pouvons apporter. Bref, tout le contraire de l’approximation et de l’immédiateté des réseaux sociaux, avec leurs contenus non fiables.  

 
Nous serons extrêmement présents sur les réseaux sociaux, avec des contenus estampillés « service au public » : de l’information faite par des journalistes professionnels, en respectant les règles du métier.  

Les campagnes politiques se déplacent aussi largement en dehors des canaux médiatiques traditionnels. Comment prenez-vous en compte cette évolution au sein de votre média ?  

Comme je viens de l’expliquer, notre présence sur les réseaux sociaux sera totale, mais avec des contenus différents. Bref, de la vraie information. Dois-je dire que ce n’est pas une nouveauté et que les chiffres attestent de la présence massive des médias de proximité sur le numérique. Certains tableaux présentés dans le rapport transversal du CSA montrent qu’à 12, nous sommes en tête par rapport aux autres médias sur bien des aspects.  C’est une constatation objective et chiffrée. Je tiens vraiment à le souligner. Vedia est naturellement présente sur Facebook, Instagram, TikTok, LinkedIn, Twitch et YouTube.  

Le règlement sur la couverture électorale adopté au CSA définit une série de cadres qui répondent à des principes importants tels que le pluralisme, l’égalité femmes-hommes ou encore la visibilité des petites listes. Comment avez-vous intégré ces derniers dans votre dispositif pour couvrir la période électorale ?  

Le pluralisme est totalement ancré dans le fonctionnement de Vedia, depuis 35 ans, date de notre création. C’est cela qui a assis notre crédibilité. Pour l’égalité des genres, une attention particulière y sera portée lors de la présentation des listes dans notre jt . Quant à la visibilité des petites listes, pour autant qu’elles soient démocratiques, elle se fera dans le journal télévisé, sur les réseaux sociaux ou encore lors de tribunes organisées avant le scrutin.  

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