Entretien avec Pietro Lunetto, Radio MIR
Ce vendredi 9 février 2024 marque le début de la « période électorale » pour les médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, soit 4 mois avant le scrutin pour les élections fédérales, régionales et européennes. À partir de cette date, le « règlement élections » adopté par le Collège d’avis du CSA est d’application pour l’ensemble des médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce règlement édicte les principes que devront respecter les médias lors des élections de juin et d’octobre 2024 afin de garantir au public une couverture objective, équilibrée et représentative des différentes tendances idéologiques, philosophiques et politiques et lui permettre de se façonner son point de vue pour prendre part à la vie démocratique.
Nous avons posé quelques questions aux médias qui couvrent les élections pour mieux comprendre la manière dont ils envisagent de couvrir les élections. Parmi ces médias, on retrouve Pietro Lunetto, de la Radio communautaire MIR qui s’adresse principalement à la communauté italienne de Belgique.
En tant que professionnel des médias qui couvre les élections, quels sont les enjeux sur votre métier que vous percevez autour du double scrutin en juin et octobre de cette année ?
Nous sommes un média communautaire pour la communauté italienne en Belgique. Donc, en plus de faire face au défi de garder le fil du raisonnement entre les forces politiques – tant sur le plan des différentes Régions et des Communautés linguistiques de la Belgique, que sur le plan européen – nous relevons également le défi de tout rendre disponible en italien. Il s’agit de garantir que même les communautés qui ne maitrisent pas la langue, puissent suivre la question électorale et essayer d’y participer de manière bien informée.
Comment percevez-vous votre rôle auprès des politiques et des citoyens ?
Notre rôle en tant que médias, doit être celui de clarifier les positions des différents partis et des candidats, afin que les citoyens puissent voter le plus consciemment possible.
Comment vous préparez-vous ou comment préparez-vous vos équipes pour cette couverture exceptionnelle ? Quelles sont réflexions que vous avez menées pour rédiger votre dispositif ?
On essaye d’identifier les thématiques du plus grand intérêt pour la communauté et de comprendre ainsi les positions des différentes parties sur celles-ci. Au cours de la discussion, on va donner la priorité à ces sujets. Généralement, la difficulté à laquelle nous sommes confrontés est de comprendre en détail les positions des différentes parties, et de trouver les bons interlocuteurs.
Les campagnes politiques se déplacent aussi largement en dehors des canaux médiatiques traditionnels. Comment prenez-vous en compte cette évolution au sein de votre média ?
Si d’une part, le recours à des Médias non traditionnels permet évidemment une information plus répandue, d’autre part, cela pose problèmes en matière de lutte contre la désinformation (fake news) et la propagande.
Notre web-radio n’est pas un média traditionnel. Depuis sa création, on a cherché à expérimenter des formes de communication encore moins traditionnelles, pour impliquer notamment les parties les plus fragiles de notre communauté.
Le règlement sur la couverture électorale adopté au CSA définit une série de recommandations qui répondent à des principes importants tels que le pluralisme, l’égalité femmes-hommes ou encore la visibilité des petites listes. Comment avez-vous intégré ces derniers dans votre dispositif pour couvrir la période électorale ?
On tient toujours compte des recommandations ; cela nous aide à mieux structurer notre travail. Les critères adoptés ont été pris en considération dans la structure des entretiens que nous mènerons.
Les principes du règlement pourraient parfois nous poser des difficultés, surtout si les petites listes ne sont pas disponibles aux débats, mais on va trouver des solutions créatives pour partager les points de vue de tous les participants.