Par Marouen Ben Sghaier, Leila Chiboub, Hamza Ben Chaabane et François Massoz-Fouillien.
Deux années de collaborations entre deux équipes, l’une tunisienne, l’autre belge, ça laisse des souvenir et des expériences inoubliable. Parole aux principaux protagonistes qui résume avec leurs mots deux années de jumelage avec pour objectif, celui de renforcer la communication de la HAICA.
Marouen Ben Sghaier (HAICA)
En tant que Chargé de communication à la HAICA, je souhaite témoigner ici de la bonne expérience qui a été la mienne durant ce projet visant à améliorer nos compétences et techniques dans le secteur de la communication institutionnelle et nous ouvrir à un meilleur usage des outils de communication pour l’amélioration de notre visibilité en tant qu’instance.
Après des mois de collaboration avec l’équipe de communication du CSA et son responsable François Massoz-Fouillien, j’ai acquis de nombreuses compétences utiles pour la mission du service communication de la HAICA ainsi que pour la poursuite de mes ambitions professionnelles.
Dès les premiers jours s’est posée la question de savoir comment réaliser ce travail ensemble et comment l’intégrer dans l’agenda de notre service déjà chargé.
Cependant, j’ai été impressionné par le professionnalisme et la flexibilité de nos collègues belges. Nous avons pu mener à bien toutes les étapes et activités prévues. Nous avons même pu continuer en temps de pandémie grâce aux outils de communication en ligne.
Ce projet m’a aussi appris à gérer des campagnes de communication, ainsi que la création de blogs et de webzine.
En plus de cela, nous avons réussi à impliquer davantage nos partenaires et parties prenantes dans nos activités via les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, YouTube et la création d’un contenu dynamique sur notre site. Nous avons par ailleurs réussi à lancer notre webzine eventhaica.tn sur lequel seront publiées toutes les actualités de la HAICA, interviews, statistiques et toute autre information concernant la régulation audiovisuelle.
Pour finir, je voudrais remercier la délégation de l’UE en Tunisie de nous avoir offert cette opportunité d’échange et de collaboration avec le CSA belge, que je remercie également pour le professionnalisme de ses équipes et la qualité des échanges que nous avons eu tout au long de ce projet.
Leila Chiboub (HAICA)
L’Unité Information et communication de la HAICA travaille essentiellement sur trois grands volets : (i) l’information sur le rôle, les décisions et les activités du Régulateur ; (ii) l’amélioration de son image et la mise en valeur de ces principes de travail comme l’indépendance et la transparence; (iii) la vulgarisation, la sensibilisation et la visibilité des codes de la Régulation afin d’enraciner la culture de régulation et changer les comportements par rapport aux pratiques professionnelles ou personnelles des citoyens. Depuis sa création en mai 2013, la HAICA a du concentrer ses efforts sur ce dernier point, d’autant plus que la régulation était une culture nouvelle dans un contexte chaotique.
Notre travail a été très délicat durant ces premières années, car le paysage audiovisuel tunisien manquait d’organisation et de nombreux médias travaillaient dans l’illégalité. En parallèle, la jeune HAICA était en train de se structurer (organiser le travail, installer les services, élargir les équipes…). C’est dans ces conditions particulières qu’il a fallut travailler.
Concernant le projet de Jumelage, il est à mon sens très important de coopérer avec d’autres institutions de régulation installées depuis des dizaines d’années et qui ont une grande expérience dans leurs domaines. Il est important aussi de découvrir l’expérience du « Service Com » au sein d’une autre autorité de régulation.
Ce projet de jumelage avec le CSA est un vrai acquis. Il nous a offert une opportunité pour s’échanger des expertises et voir de près comment fonctionnent les choses en communication. Le contexte diffère entre la Tunisie et la Belgique et le rythme de travail n’est pas le même, mais nous avons réussi à profiter à fond de cette collaboration.
Les ateliers ont été fructueux et très enrichissants. Nous avons beaucoup travaillé avec François, notre confrère au CSA, notamment au cours de ses nombreuses visites à la HAICA. Celui-ci n’a pas hésité à mettre toutes ses compétences dans le domaine à la disposition de notre équipe. Il a assuré des sessions de formations tout particulièrement sur les outils et logiciels graphiques et multimédias. Nous sommes, quant à nous, venus en visite d’étude en avril 2019 au cours de laquelle nous avons découvert sur place, les missions, le fonctionnement, les mécanismes et les outils de travail d’un Service communication de régulateur belge, et ce aux niveaux interne et externe.
Sur le terrain, il a parfois été difficile de concilier le travail quotidien de communication avec les ateliers menés dans le cadre du Jumelage. Nous avons donc choisi de profiter du projet pour pousser notre travail quotidien et trouver un équilibre pertinent.
Ça a été une expérience intéressante. J’ai personnellement appris beaucoup de choses, de même que le Service tout entier. Nous avons intégré de nouvelles pratiques et manières de faire sur des logiciels et plateformes digitales.
Au niveau personnel, cette expérience m’a également beaucoup apporté. J’ai fait des nouvelles connaissances et rencontré d’excellentes personnes.
François Massoz-Fouillien (CSA)
En tant que responsable du volet communication du Jumelage, mon rôle consistait dans un premier temps à définir, avec mes collègues de Tunis, un projet de collaboration permettant de renforcer nos deux instances. Dans un second temps, il a fallu mettre en place et suivre le programme pour qu’il aboutisse avec succès à la fin du Jumelage. Avec mes collègues Leila, Marouen et Hamza, nous avons travaillé des semaines entières à ce projet de collaboration. Nous avons créé un studio pour enregistrer des capsules vidéo, défini des méthodologies communes pour couvrir des événements de la HAICA, publié des contenus. Nous avons créé un magazine en ligne pour aborder les thématiques de régulation des médias tunisiens et travaillé sur une batterie de logiciels de montages graphique, vidéo etc. Nous avons surtout passé de nombreuses heures à apprendre à se connaître et à travailler ensemble.
C’est une opportunité en or qui m’a été donnée de pouvoir m’ouvrir sur l’extérieur. Je m’en rends compte d’autant plus que le projet touche à sa fin. Il n’y a rien de plus enrichissant que de sortir de son cadre de travail. Chaque visite que j’ai effectuée là-bas était une grande bouffée d’oxygène, sur le plan professionnel d’abord, mais aussi sur le plan personnel, car j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec des personnes qui sont aussi devenus mes amis.
Après quelques heures passées là-bas, j’ai rapidement compris que les méthodes de travail étaient assez différentes des nôtres. J’ai d’abord ressenti une certaine crainte de ne pas pouvoir trouver ma place, mais en réalité, aussi bien de leur côté que du mien, on s’est adapté. Chacun a fait des efforts pour entrer dans le cadre de l’autre et collaborer sur les projets. C’est ce niveau qui, selon moi, est le plus enrichissant. Comprendre une autre manière de travailler et s’y greffer tout en apportant son propre bagage. C’est exactement comme ça que je vois notre collaboration.
Quand je suis arrivé à la HAICA, il n’y avait que deux personnes attachées à la communication. Pour une instance de régulation qui couvre l’ensemble de la Tunisie, c’était peu. Il faut ajouter à cela que la HAICA évolue dans un contexte où la régulation des médias n’a que quelques années, mais elle est considérée comme un levier démocratique important par les tunisiens et les tunisiennes. La HAICA est donc constamment sous le feu des projecteurs. Deux personnes pour gérer l’actualité du jour et les projets de communication à long terme, c’était intenable. Mais heureusement, durant ces deux années, l’équipe a été pratiquement doublée.
Vu le contexte initial, le premier enjeu était avant tout de les soutenir. J’arrivais en début de semaine avec mon programme naïf et puis je me retrouvais embarqué dans une conférence à gauche, à droite, une actualité majeure de la semaine, tel et tel autre événement. À côté du soutien concret aux équipes, l’autre enjeu était de soutenir le service de manière pérenne grâce à l’échange de nos expériences. Ensemble, nous avons par exemple creusé la nécessité d’améliorer la communication entre les services, même en période de pression intense, l’importance de mettre en avant les autres collègues dans la communication externe. Nous nous sommes perfectionnés sur une série d’outils utiles pour la communication, comme la suite Adobe, ou encore des logiciels d’infographie, de montage vidéo, de création de site internet et nous avons largement pu échanger nos méthodes par exemple pour couvrir les événements.
Ce projet m’a apporté énormément de choses sur le plan professionnel et personnel. Sur l’aspect professionnel, passer quelque temps avec mes collègues tunisiens m’a permis de découvrir une autre organisation du travail, une autre manière de prioriser certaines choses. Cette collaboration m’a également fait voir mon travail autrement et m’a rappelé l’importance de certaines choses.
Sur le plan personnel, je suis heureux d’avoir rencontré mes collègues tunisiens et je compte bien les revoir, après le jumelage.