Par Frédéric Vergez (CSA)
Afin de remplir sa mission de suivi et de documentation des décisions du Conseil, tout comme l’expertise de ses équipes, la HAICA a vu dans la mise en place d’un centre documentaire – physique et informatisé – une nécessité.
F .V. : A la demande de Joelle Desterbecq, nous avons mené une enquête pour connaitre les besoins internes à la HAICA en ce qui concerne la mise en place d’un centre de documentation afin d’alimenter les réflexions et les décisions au sein de la HAICA.
Je suis donc allé à Tunis une première fois en mars 2019 afin d’effectuer un état des lieux des ressources documentaires disponibles et de valider les besoins d’une base documentaire en ligne. J’ai pu rencontrer mon homologue Madame Marwa Saidani ainsi que les moniteurs, le service communication et le service technique. Il y avait bien une forte présence documentaire mais celle-ci était disséminée dans différents bureaux sans être référencée et donc sans la possibilité d’être consultée, partagée…
Avec Madame Saidani, nous avons confirmé que les besoins d’un centre de ressources documentaires étaient avérés, et pour le montage duquel nous avions l’expertise au CSA. Des rencontres avec les différents services de la HAICA nous ont également confirmé le besoin de centralisation, de recensement systématique et d’une continuité dans le suivi de l’information, avec les décisions du Conseil et les jurisprudences notamment. La base documentaire en ligne doit permettre de regrouper l’ensemble des informations, papiers, électroniques sous différents supports. Le Président de la HAICA, Monsieur Nouri Lajmi a toujours fort soutenu ce projet qu’il juge fondamental et dans lequel il s’est beaucoup impliqué.
Le recensement des ressources documentaires présentes et futures pourra se faire grâce au logiciel de gestion documentaire PMB. Il est en effet bien connu dans la francophonie auprès des centres de documentions et bibliothèques. Il présente plusieurs avantages qui sont liés au fait qu’il soit issu de logiciels libres. Il est de fait multilingue, reposant sur une communauté d’utilisateurs dynamique et facilement paramétrable. Cette communauté permet d’avoir un logiciel libre de très haut niveau accessible à tous et toutes, avec un portail pré-paramétré pour le grand public ou plus élaboré pour les experts.
Un autre avantage de PMB réside dans la possibilité d’établir des recherches documentaires grâce à un puissant moteur de recherche intégré pouvant aller jusqu’à faire une recherche ciblée dans le corps du texte (en “plein texte”).
Début avril 2019, Madame Saidani est par ailleurs venue en visite d’étude à Bruxelles, ce qui a été l’occasion de rencontrer Madame Anne-Marie Cubat, bénévole et fortement impliquée dans la communauté PMB. Grâce à cette rencontre nous avons pu déblayer l’ensemble des questions relatives à l’installation de PMB.
Je suis retourné à la HAICA en juillet 2019 pour aider à l’installation et au paramétrage de PMB. J’ai pu aussi mener notamment un atelier d’indexation (en arabe et en français). Malgré de grandes difficultés techniques, nous sommes parvenus à paramétrer par la suite le logiciel afin de commencer à recenser les sources documentaires. Une stagiaire a également pu être recruté en soutien de Madame Marwa afin d’intégrer toutes les ressources documentaires présentes. A l’heure où nous parlons plus de 500 livres, documents, littératures grises et autres supports ont pu être catalogués.
PMB confère par ailleurs la possibilité d’une utilisation différenciée selon la personne qui en fait usage : on peut délimiter la consultation aux membres de la HAICA uniquement, et configurer en même temps une accessibilité plus large ouverte au public. La HAICA a dans l’idée de faire de ce centre une référence universitaire et un vivier de sources utiles pour les personnes étudiant le journalisme ou les autres professionnels des médias.
Pour ma part j’ai grandement apprécié cette collaboration, les équipes de la HAICA sont enthousiastes et d’une qualité rare. Pouvoir travailler dans ces conditions fut réellement appréciable. Cette collaboration m’a aussi permis de me réinvestir dans le logiciel et sa communauté, réel outil de coopération permettant un dialogue entre les ressources documentaires de la HAICA et du CSA par un échange de données.