Les réponses de Max Zimmermann, Directeur Général TV Com
Comment voyez-vous le rôle de votre média dans cette période de crise ? Notamment vis-à-vis de vos publics cible ?
Cette crise aura eu le mérite de rendre des couleurs à la télé linéaire, c’est une certitude. Plus que jamais, à l’heure du confinement, la population se nourrit d’informations de proximité, avide de savoir comment ses « voisins » traversent cette période très « spéciale ». À travers les nombreuses sollicitations des habitants du Brabant wallon durant cette période difficile, nous avons pu démontrer que nos efforts de poursuivre notre mission de service public portaient leurs fruits. Plus que jamais, nous avons tenté d’être au service de cette population. Encore plus qu’à l’accoutumée, nous avons voulu mettre en avant les initiatives prises par les habitants du Brabant wallon. Cette crise nous aura permis, à travers les choix éditoriaux, de nous rapprocher davantage de notre public cible.
Grace aux technologies peu utilisées ces dernières années (comme par exemple Skype dans nos JT), nous avons repensé également notre façon de communiquer. La qualité de l’image n’est peut-être pas exceptionnelle mais nous avons pu continuer à exercer notre mission au niveau linéaire mais aussi sur notre site et nos réseaux sociaux. Sans entrer dans les détails, nous avons également pu faire un travail de taille auprès des communes du Brabant wallon à travers des interviews via skype des bourgmestres et Présidents des CPAS, une initiative appréciée de nos autorités communales pour améliorer la communication avec leurs administrés, grâce à leur télé locale.
Le public du Brabant wallon s’est également ré-approprié sa télévision en nous envoyant de nombreuses vidéos qui ont été intégrées dans les différentes émissions ou sur nos réseaux sociaux. Nous avons également joué notre rôle de soutien au secteur culturel en ouvrant notre site et notre antenne aux producteurs locaux et aux artistes qui ne peuvent plus se produire sur scène devant du public.
Quels sont les principaux impacts de la crise sanitaire actuelle sur l’organisation de votre média et son fonctionnement quotidien ?
Sur le plan humain, à l’heure actuelle (NDLR : 28 avril 2020), aucun membre du personnel n’a été touché par le Covid 19 fort heureusement. Très rapidement, nous avons mis en place des tournantes au sein du personnel afin d’assurer notre mission et notamment la réalisation du journal quotidien tout en assurant la sécurité des membres de TV Com. Durant la période de confinement, nous avons tourné avec un effectif réduit de deux tiers certains jours de la semaine. De plus, des émissions culturelles (Dbranché et l’Agenda) et sportive (Gradins) ont dû être supprimées faute d’événement. Pour plusieurs raisons, nous n’avons voulu recourir au chômage de quelle que nature que ce soit. Le personnel a tout simplement été mis au repos.
Cela a-t-il eu des répercussions sur la programmation ?
Bien entendu, il y a eu de nombreuses répercussions sur notre programmation mais, une fois de plus, cette crise aura eu le « mérite » de nous permettre de travailler encore plusavec nos collègues des autres médias locaux. L’échange des programmes n’a jamais été aussi important qu’actuellement. Il règne une véritable solidarité entre les programmateurs. C’est d’autant plus important qu’à l’exception de notre JT quotidien, nos principales émissions ont dû être suspendues.
Au niveau du Journal quotidien, nous avons également pu compter sur des échanges avec nos collègues de Canal C, Canal Zoom et MaTélé avant d’être rejoints par d’autres pour enrichir celui-ci. Avec la Rtbf également, nous avons pu échanger des reportages.
Depuis la fin du mois de mars, afin de limiter au maximum les risques, nous avons fait en sorte de ne plus faire venir des personnes extérieures pour participer à l’émission « L’Invité ».
Autre regret, de nombreuses captations ont dû être annulées et cela aura bien entendu un impact sur la future programmation.
Après un mois, quels sont les conséquences économiques et les relations avec les annonceurs ?
Difficile de répondre à cette question mais pour TV Com, la perte tourne autour des 10 à 20 %. Il est néanmoins trop tôt pour tirer des conclusions définitives. C’est d’autant plus dommage que nous avions envisagé une nouvelle collaboration au niveau publicitaire avec nos voisins de Canal Zoom et Canal C.
Avez-vous pris des initiatives exceptionnelles ? Nouveautés ?
En plus du journal quotidien qui a subi de nombreux changements comme je l’ai déjà expliqué, cette période, nous aura permis de plancher sur de nouveaux projets d’émissions. Depuis peu, la rédaction propose une nouvelle émission « Le monde d’après ». Pierre Thirion, le rédacteur en chef, va à la rencontre d’une personnalité de la Province pour évoquer la crise que nous connaissons mais surtout les nouvelles perspectives à travers le prisme de ce personnage.
Autre nouveauté, l’émission « Votre commune et vous » se poursuit mais via des interviews à distance. Par ailleurs, dans les prochaines semaines, TV Com proposera une nouvelle émission économique avec les conséquences de la crise que nous connaissons. Nous travaillons aussi sur une émission qui devrait s’appeler « Un autre Brabant wallon ». Celle-ci devrait évoquer les initiatives diverses pour sortir de cette crise sur le plan social, culturel et sportif. Cette émission pourrait être à l’antenne avant le retour des émissions traditionnelles que sont « l’Agenda » et « Gradins ».
Comment envisagez-vous la sortie de crise ?
Aujourd’hui, il est bien entendu très difficile de se projeter dans l’avenir à court ou moyen terme. Quelles sont les conséquences économiques de cette crise, il est actuellement trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Néanmoins, il nous apparait comme une évidence que les médias de proximité ont encore un bel avenir… même s’il faudra peut-être revoir nos modes de productions.