“ À l’heure actuelle, aucune aide financière n’a été libérée pour les asbl. Nous avons dû mettre de nos finances privées.”

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Les réponses de Lysiane Tasiaux, Présidente de Radio Chevauchoir 

Comment voyez-vous le rôle de votre média dans cette période de crise ?  

Notre public se compose de personnes de 40 à 90 ans. Notre rôle est social. Aussi, dès le début du confinement, nous avons mis en route deux émissions de musique destinées aux 3×20 ans. Nous avons aussi mis en place un système de réception de messages destinés à nos auditeurs et transmis par leurs enfants et petits-enfants via téléphone et sms.  Les messages sont ensuite passés à l‘antenne. Nous réalisons aussi quotidiennement des playlists élaborées avec les demandes de nos auditeurs. 

Quels sont les principaux impacts de la crise sanitaire actuelle sur l’organisation de votre média et son fonctionnement quotidien (techniquement et humainement) ? 

Nous avons dû mettre tous nos animateurs et techniciens en confinement. Par conséquent, certaines émissions ont été supprimées, de même que le contact direct avec nos artistes et notre public.  

Cela a-t-il eu des répercussions sur la programmation ? 

Évidemment, la programmation a été lourdement impactée car nous avons adapté notre grille. Nous avons dû faire place à des programmes en différé avec des interviews réalisés par téléphone et changer toute la programmation “animateurs”. Sur les 20 animateurs, il en reste quatre qui se partage l’antenne à tour de rôle. 

Après un mois, quels sont les conséquences économiques ? 

Les rentrées financières sont vite tombées au plus bas. Excepté un message d’intérêt public en lien avec la crise sanitaire, nous n’avons plus aucun annonceur. Ce qui est logique vu la fermeture de nombreux commerces et les annulations d’évènements et manifestations locales.  

Avez-vous pris des initiatives exceptionnelles suite au confinement ?  

Oui, nous nous sommes rendus sur le parking de plusieurs maisons de repos pour animer une programmation spéciale composée des titres préférés des résidents, qui nous avaient préalablement été envoyés par la direction des maisons de retraite. 

Nous avons aussi fait un programme de blindtest à jouer à la maison et des questions/réponses à contrôler par les auditeurs. 

Avez-vous constaté des effets de la crise sur les auditeurs et leurs besoins ? 

Nous avons constaté une forte hausse du nombre d’appels téléphoniques. Avec une moyenne de 800 appels par mois, nous sommes passés à 1865 appels de plus.   

Nous avions mis notre numéro à disposition pour le public. Les auditeurs appellent pour demander des infos sur le corona virus. Nous les renseignons directement ou les renvoyons vers les communes, le CPAS, l’assistance sociale, les personnes qui fabriquent des masques, les services de livraison de repas à domicile… 

Comment envisagez-vous la sortie de crise ? 

Nous envisageons de reprendre toutes les émissions dès le 4 mai et de reprendre dès que possible nos activités, thé dansant, ouverture de la cafétéria, pour ne pas mettre définitivement la clé sous la porte. 

À l’heure actuelle, aucune aide financière n’a été libérée pour les asbl. Nous avons donc dû mettre de nos finances privées dans la caisse de la radio, mais nous ne serons évidemment pas en mesure de le faire chaque mois. Un coup de pouce est vraiment attendu. 

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