Le CSA s’apprête à finaliser une étude unique dans le paysage audiovisuel belge francophone. Pour la première fois, les nouveaux modes de consommation des médias seront passés à la loupe. Un travail d’analyse ambitieux qui offrira des données attendues par le secteur audiovisuel et les consommateur.trice.s de médias.
Joëlle Desterbecq (Directrice des Etudes et recherches) et Samy Carrere (Responsable de l’Unité Opérateurs et Distributeurs) nous parlent de cette étude.
Vous êtes occupés à finaliser une étude importante en matière de nouvelle consommation des médias. Quel est l’objectif recherché ?
Samy Carrere (S.C.) : La convergence des médias et le déploiement d’acteurs transfrontaliers créent de nouveaux enjeux. Pour adapter la régulation audiovisuelle à ceux-ci, il nous apparaît important de comprendre pleinement comment se redistribuent les modes de consommation entre ces différents médias et acteurs. Cependant, il y a peu d’analyses approfondies en Fédération Wallonie-Bruxelles concernant la consommation de médias audiovisuels et principalement le choix des modes de consommation.
Joelle Desterbecq (J.D.) : Si les tendances lourdes du marché peuvent être dérivées d’études transnationales, en Fédération Wallonie-Bruxelles, nous disposons à ce jour, malheureusement, de trop peu de données. Il est dès lors a fortiori malaisé de se forger une vue d’ensemble et de dégager des perspectives stables. Nous espérons arriver à combler ce manque grâce à la compréhension de la consommation de la population résidant en Fédération Wallonie-Bruxelles âgée de 15 ans et plus.
Donc cette étude présentera des données de consommation intéressantes. Quelles seraient selon vous les personnes les plus en attente de vos résultats ?
J.D. : Cette étude est nécessaire au CSA afin de pouvoir réaliser une analyse des évolutions des modes de consommation pour l’exercice de ses missions de régulation.
S.C. : Mais nous savons également qu’il y a une appétence particulière pour ce type de données aussi bien de la part des consommateurs, des acteurs du secteur ou encore des politiques.
Que représente cette étude en termes d’investissement pour le CSA ?
J.D. : Elle repose sur une collaboration entre l’Unité Distributeurs et Opérateurs et la Direction des Études et Recherches.
Plus de 2000 personnes résidant en Fédération Wallonie-Bruxelles ont été interrogées afin de comprendre quelles technologies et équipements elles utilisent ou encore quelles sont leurs habitudes de consommation des médias en termes de fréquence, durée, lieu, etc.
S.C.: Concrètement, deux méthodes d’analyse complémentaires ont été utilisées : tout d’abord, une enquête par questionnaire. Il s’agit d’un volet quantitatif visant à évaluer le poids des équipements, les habitudes de consommation (télévision, VOD payante, VOD gratuite chez soi ou en déplacement) et l’environnement social du.de la répondant.e. Ce questionnaire a été administré via trois méthodes de collecte complémentaires : téléphone, terrain et web. Ensuite, des entretiens par groupes de discussion. Il s’agit d’un volet qualitatif visant à comprendre les choix des utilisateurs, cerner leurs opinions et représentations quant à ce qu’ils consomment.
Quand seront disponibles les premiers résultats ?
S.C. : Les résultats de l’étude seront présentés à l’occasion d’un colloque courant 2020. L’objectif est de présenter les conclusions de l’étude, les enjeux régulatoires qui en découlent et de mettre ces résultats en discussion au cours d’une journée d’échange sur l’évolution des modes de consommation.
J.D. L’idée serait d’avoir différents panels d’expert.e.s permettant de traiter des tendances majeures mises en exergue par l’étude. Nous communiquerons plus en détail sur le programme et les orateurs prochainement.
Découvrir l’ensemble du dossier La régulation