« Un lien de confiance avec l’audiovisuel sur Internet »

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//Entretien avec Madeleine Cantaert, conseillère à l’Unité télévisions du CSA//

Comment cet événement MeetYou a-t-il été reçu par les Youtubeuses et Youtubeurs ?

Le bouche à oreille a fonctionné. Les Youtubeuses et Youtubeurs constituent un public cible difficile à toucher, mais ils sont venus nombreux, ont beaucoup interagi entre eux et avec les panelistes, ils se sont racontés, se sont rencontrés… C’est pour nous déjà un grand indicateur de succès ! Par la suite, ils ont communiqué positivement sur notre initiative. Pour le CSA, l’objectif était aussi de démontrer à ces nouveaux entrepreneurs de l’audiovisuel que le régulateur n’est pas qu’un gendarme, que nous voulons les comprendre et les accompagner.

Est-ce que ce secteur exprime des attentes concrètes envers les institutions ?

La première, c’est plus de considération et de légitimité ! Ensuite, ce qui saute aux yeux, c’est un besoin de vulgarisation. CSA, JEP, SACD, AMPLO, SMART, SABAM… Ça fait beaucoup d’acronymes mais qui sert à quoi ? Quand on lance sa chaîne, il n’existe pas de mode d’emploi, de structure ou d’encadrement pour développer son activité. Il y a donc une volonté de s’inspirer du contexte français notamment, afin de créer un environnement plus favorable au développement des « vloggeurs », tant en matière de soutien à la production que d’évolution du cadre administratif. Enfin, il y a une volonté claire de mettre les Youtubeuses et Youtubeurs belges sur la carte : tout ne se passe pas à Paris ! 

En matière de publicité, quel message voulait faire passer le CSA ?

L’audiovisuel européen est en pleine période de transposition de la directive SMA. Une transition s’amorce avec plusieurs évolutions notables, notamment le fait que YouTube et d’autres plateformes sont désormais des objets de la régulation avec des obligations spécifiques. Le Collège d’avis du CSA soumet des suggestions au Gouvernement concernant la transposition. Garantir la protection des publics passe par une coresponsabilité entre la plateforme et les chaînes qui l’utilisent. C’est notamment le cas pour l’identification de la publicité : informer l’internaute impose une vigilance complémentaire entre Youtube, qui met des fonctionnalités à disposition, et les chaines, qui doivent les utiliser et, le cas échant, fournir des informations complémentaires pour garantir un maximum de transparence. L’authenticité étant un maître mot du marketing d’influence, cette identification se fait au bénéfice de tous : vloggeurs, plateformes, annonceurs, internautes, régulateurs.

Prévoyez-vous des suites ?

Les attentes sont énormes, les sujets nombreux… Nous constatons en outre un manque d’intermédiaire sur notre marché. Toute occasion de dialoguer doit être saisie. Le CSA a un rôle à jouer dans cette transition. Construire un lien de confiance avec l’audiovisuel sur internet est un travail progressif. Rappelons aux participants que le CSA est à leur disposition s’ils ont des questions liées à certains aspects de leurs activités !

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