Jumelage entre le CSA et la HAICA : point d’étape au terme de 2 trimestres d’activités

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Par Paul-Eric Mosseray, Directeur de la Transition numérique / Coopération internationale

Conseiller résident du Jumelage HAICA (Tunisie)- INA (France)- CSA (FW Belgique)

Déjà 6 mois de travail coopératif entre les deux régulateurs, à Tunis surtout, mais également à Bruxelles, à Paris ou à Pavie. Avec 26 activités à son actif, c’est dire si le Jumelage entre les régulateurs audiovisuels tunisien et belge et l’appui de l’INA français a pris la forme d’un travail coopératif continu, puisqu’il ne se passe pratiquement pas une semaine sans activité.

Créée en 2013 dans le contexte post-printemps arabe, la HAICA est l’Instance indépendante de régulation des médias audiovisuels tunisiens, inscrite dans la nouvelle Constitution tunisienne. Assez rapidement, elle a porté sur ses épaules des thématiques conséquentes, telles que le monitoring de la couverture des campagnes électorales, la lutte contre les discours de haine et les discriminations, l’égalité entre les femmes et les hommes ou encore le pluralisme des médias. C’est au début 2018 que la HAICA saisit l’opportunité du « Programme d’appui à l’accord d’association » entre la Tunisie et l’Union européenne pour s’engager dans un projet de jumelage avec un homologue européen. Avec pour objectif de déployer de nouvelles thématiques de régulation et de renforcer ses services et ses processus de travail.

En répondant en juin 2018 à l’appel d’offres lancé par l’Union européenne, le CSA belge décidait d’approfondir ainsi sa relation existante avec la HAICA dans divers projets depuis la révolution tunisienne, et y associait l’INA français.

Si le 13 décembre 2018 a marqué le lancement officiel du jumelage européen, le programme lui-même a pris forme dès le 1er octobre, date à laquelle le Conseiller résident de jumelage posait ses valises au bureau que la HAICA met à sa disposition.

Très concrètement, le Jumelage est une véritable méthode d’accompagnement et de partage par des collègues qui disposent d’une pratique et d’une expérience approfondie dans un domaine donné. C’est ainsi que les conseillers et conseillères, devenus des experts de leur domaine, et issus d’Institutions comme le CSA belge et l’INA qui ont capitalisé un savoir-faire de plusieurs dizaines d’années,  sont affectés à des missions de renforcement des capacités des équipes de la HAICA tout au long du programme.

En 6 mois d’activités, les membres du CSA se sont non seulement imprégnés des réalités de travail de leurs collègues mais engagés dans des actions très avancées de collaboration. CSA et HAICA sont aussi très attentifs à rendre ce projet soutenable pour les équipes à Tunis et à Bruxelles : durant les prochains mois, la coopération est calibrée aussi en fonction des périodes spécifiques que sont le Ramadan et la période électorale d’automne en Tunisie, et la période électorale et la conduite du plan FM-DAB+ en Belgique.

Le partage d’expériences dans un contexte de transition démocratique est une source d’inspiration pour tous les partenaires des deux côtés de la Méditerranée. Et les nombreuses semaines de travail entre collègues tunisiens, belges et français, l’occasion d’échanges d’une grande richesse professionnelle, culturelle, autant qu’humaine : autant de valeurs cultivées par la régulation.

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Après 6 mois d’un rythme soutenu, les 5 volets du programme sont tous en mouvement

Dans l’ordre « d’entrée en scène », le volet études et recherches vise à nourrir les praticiens de la régulation, confrontés aux nouveaux modes de distribution et aux nouveaux usages, en cultivant des coopérations avec le secteur académique. Après avoir réalisé en novembre un diagnostic des potentialités de la HAICA en la matière, Joëlle Desterbecq élaborait un cahier des charges en vue de la création d’un service de recherche interne. Durant le 1er trimestre 2019, avec l’aide de Frédéric Vergez, démarrait un état des lieux pour élaborer un projet de Centre de ressources documentaires, en étroite coopération avec le service des archives de la HAICA. Enfin en avril 2019 était construite une première grille de recherche pour un monitoring de la représentation des enfants et du jeune public dans les programmes.

Le volet destiné à renforcer la communication du régulateur tunisien faisait à son tour l’objet d’un diagnostic du service et des pratiques existantes et d’une visite d’étude de l’équipe COM de la HAICA à Bruxelles. A sa suite, François Massoz-Fouillien élaborait en étroite coopération avec le service Com de la HAICA un projet de plan de communication. La visibilité du programme est évidemment une mission importante. Et au départ de l’évènement de lancement, ont été lancées les publications des actualités sur les réseaux sociaux et le cahier spécial du Webzine Régulation dédié au Jumelage, dans les deux langues : arabe et français.

Un enjeu technologique important pour la HAICA est la modernisation de son outil de visionnage et de stockage de programmes, couplée à son ambition de concevoir un système d’archivage pérenne des ressources audiovisuelles tunisiennes conservées depuis sa création. L’équipe de l’INA prenait dès le mois de novembre ce volet en charge, par la réalisation d’un audit technique et la migration vers une nouvelle passerelle numérique d’acquisition des programmes. En mars, une visite d’études de la HAICA au siège de l’INA à Bry-sur-Marne permettait d’approfondir les échanges sur les options technologiques futures.

Au début janvier, le volet prospectif était initié par Jean-François Furnémont pour contribuer à la définition des stratégies du régulateur tunisien. Un séminaire avec le Conseil de la HAICA est le point de départ de l’élaboration d’un projet de plan stratégique du régulateur.

Enfin, le volet monitoring et régulation coordonné par Paul-Eric Mosseray a pour objectif de renforcer les capacités des départements de monitoring des programmes et d’évaluation des missions et des obligations. Il vise aussi à déployer de nouvelles thématiques de monitoring et de contrôle telles que la protection des mineurs et les nouvelles formes de communication commerciale. Un panorama des travaux, des structures et des pratiques dressées au 1er trimestre a permis d’identifier le cadastre des besoins de la HAICA. Une visite d’étude à Bruxelles et des ateliers ont ensuite lancé les travaux en étroite collaboration avec les départements de monitoring et les Rapporteurs du Conseil, autour des taches d’instruction des infractions et du contrôle des obligations des télévisions publiques et privées en Tunisie.

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Ils collaborent au jumelage

Les Chefs de projet : Nouri Lajmi (HAICA), Paul-Eric Mosseray (CSA) et Eric Rault (INA)

Le Conseiller Résident de jumelage et son homologue : Jean-François Furnémont (CSA) et Fethi Bouaboura (HAICA)

Les Responsables de volet et leurs homologues :

  • Prospective : JF Furnémont (CSA) et Mouna Gheriani (HAICA)
  • Monitoring et régulation : Paul-Eric Mosseray (CSA) et Faycel Mhimdi (HAICA)
  • Archivage audiovisuel : Éric Rault (INA) et Amine Chebbi (HAICA)
  • Etudes et Recherches : Joelle Desterbecq (CSA) et Hichem Snoussi (HAICA)
  • Communication : François Massoz-Fouillien (CSA) et Leila Mabrouka (HAICA)

Les Conseillers court terme (CSA)

Frederic Vergez (Centre Documentation), Maxime Fabry (Instruction), Geneviève Thiry (protection des mineurs)

Et par la suite : Marie Coomans (Secrétariat du Collège), Manon Letouche (Secrétaire d’Instruction), Madeleine Cantaert (Communication commerciale), …

Notre Assistante à Tunis : Sarra Ben Soltane

Les équipes de la HAICA engagés dans le programme

Les Responsables des départements de monitoring : Faycel Mhimdi (pluralisme), Senda Mechichi (projets), Monia Fersi (Infractions), Nada Kaboubi (publicité)

Le Service communication : Leila Mabrouka, Marouen Ben Sghaier

Le Service des Archives : Marwa Saidani

Les Rapporteurs du Conseil : Chawki Saidani, Nedra Mahrsi

Le Service juridique : Abir Mathlouti

Le Service TIC : Amine Chebbi et Tarek Zahraoui

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EN SYNTHESE

Un Jumelage : partage d’expériences et transfert d’expertise entre le CSA et la HAICA Avec pour objectif : le renforcement de la HAICA (organisation, prospective, outils, pratiques) Durée du programme : 21 mois, du 1er octobre 2018 au 30 juin 2020 Budget global : 800.000 € (couvrant les frais de salaires, de voyages et séjours, les coûts administratifs d’organisation et de communication, les publications…) financés par l’Union européenne, supervisés par UGP3A à Tunis Potentiel humain : 300 jours en Tunisie, 300 jours en Europe + 1 Conseiller résident à temps plein Structure du programme : – 5 volets : prospection, monitoring et régulation, archivage audiovisuel, études et recherches, communication – Déclinés en 62 activités programmées, dont 26 réalisées sur les 6 premiers mois (42%) – Plusieurs visites d’études à Bruxelles, Paris, Pavie[/box]

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