Avec 4 millions de consommateur.trice.s, le secteur audiovisuel belge francophone à tout intérêt à se mettre ensemble

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Entretien Fabien Bourgie, directeur général de la Fédération des télévisions locales  

Un nouvel organe de corégulation vient de se mettre en place au CSA. L’objectif du Collège d’avis : réunir le secteur audiovisuel pour remettre des avis au législateur et coréguler le secteur sur certaines matières importantes. Fabien Bourgie représente les télévisions locales au sein du Collège. Pour lui, cet organe représente un espace important pour mieux préparer l’avenir du secteur.

En tant que représentant des télévisions locales, cette instance de concertation est une bonne nouvelle pour le secteur ?

Bien évidemment. Ces lieux de concertation sont même une force pour le secteur. La corégulation, c’est d’abord se mettre ensemble et discuter d’enjeux qui concernent le « nous » en tant que paysage audiovisuel. Le fait de se réunir dans les locaux du régulateur permet aussi au secteur de faire preuve de maturité dans le débat et de soumettre des avis sensés au législateur.

Pourquoi réunir le secteur audiovisuel ?

Nous ne sommes pas que des concurrents. Dans le contexte actuel, il faut bien réaliser qu’il n’y a plus de frontières quand on parle de matières audiovisuelles. On évolue dans un monde global. S’autoréguler nous rendra plus fort face aux géants du numérique qui redéfinissent nos frontières et deviennent de sérieux concurrents. Il ne s’agit pas d’être contre eux, mais de se mettre ensemble, en tant qu’acteurs belges pour apporter une réponse plus pertinente face aux enjeux de globalisation des médias. Je précise qu’avec 4 millions de consommateur.trice.s potentiel.le.s côté belge francophone, le secteur a tout intérêt à se mettre ensemble. Nous sommes une goutte d’eau au regard de l’Europe et même des grandes villes voisines. Dans le contexte d’ouverture des marchés audiovisuels, nous devons exister tout court.

Pour les télés locales, quelles sont les priorités à aborder durant les Collèges d’avis ?  

En ce qui nous concerne, les questions de droit d’auteur et de droit voisin sont importantes. Il est absolument fondamental de rémunérer les créateurs sans lesquels nous n’aurions pas de contenu. Mais il faut aussi que l’on prenne en compte nos méthodes et moyens de financement qui sont différentes du secteur privé. Il est important de débattre sur cette question de rémunération en présence du secteur avec pour objectif, celui de payer le juste prix aux créateurs de contenu, tout en respectant les moyens de chacun.

La transition numérique des acteurs de l’audiovisuel est un autre sujet d’intérêt. Pour le moment, chaque acteur du paysage évolue avec ses propres moyens. Bientôt, l’ensemble du paysage aura atteint un niveau de maturité suffisant sur le plan numérique. À ce moment-là, je pense que le vrai challenge sera de s’interroger sur l’étape suivante. Que va devenir l’audiovisuel alors qu’il est disponible sur toutes les plateformes ? Que va devenir la notion même d’audiovisuel dans un contexte où toutes les grammaires se mélangent ? Dans ce collège, nous pourrions aussi lancer les jalons de la future définition de ce que sera l’audiovisuel et ses enjeux dans le monde numérique.    

Cet article s’inscrit dans le cadre de la mise en place du nouveau Collège d’avis du CSA, l’organe de corégulation du secteur audiovisuel. Pour en savoir plus, consultez notre rubrique dédiée

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