À l’issue de la période électorale, en novembre et décembre 2018, le CSA a accueilli Lisa Michaux, jeune diplômée en Master presse et information de l’IHECS, pour réaliser un monitoring des différentes médias francophones ayant traité le scrutin électoral du 14 octobre 2018. Une analyse essentielle qui participe à l’évaluation du déroulement de la campagne quant au respect du « Règlement élections » en vigueur. Petit retour sur ce travail et ses conclusions.
C’était un projet ambitieux cette mission pour le CSA !
C’était surtout une opportunité rêvée pour quelqu’un de passionné par les élections comme moi. Depuis que je suis en âge de comprendre les processus électoraux et leurs enjeux démocratiques, c’est un sujet qui me passionne. D’autant plus au niveau local. L’objet de cette mission était d’un réel intérêt tant à titre personnel que professionnel.
De plus, ayant suivi un cursus en journalisme, je connaissais bien les missions du régulateur. Mais là, j’ai eu l’opportunité de voir l’envers du décor et d’apporter ma contribution à l’exercice de la régulation.
En quoi a consisté ton travail d’analyse ?
Mon travail de monitoring portait sur trois volets : la visibilité des « petites listes », la représentation des hommes et des femmes dans les programmes électoraux et enfin l’accessibilité des programmes aux personnes sourdes et malentendantes.
Le monitoring a été réalisé sur les programmes identifiables et disponibles à ce moment-là, de manière systématique. Je me suis plongée dans le dispositif élections de chaque média francophone ayant couvert la campagne.
A côté d’un important travail de visionnage de nombreux programmes audiovisuels, il y avait un important travail de comptabilisation à réaliser : pour chaque commune, combien et quels partis étaient représenté dans tel programmation de tel éditeur de services. Ce travail de fourmi a représenté cinq à six semaines d’analyse poussée pour ensuite arriver à la production des conclusions.
Et quels sont les principaux résultats du monitoring ?
Tout d’abord, concernant la présence des « petites listes », il a eu des réels efforts entrepris chez la majorité des éditeurs. Les médias locaux ont fait ce travail de manière plus visible, même s’il est vrai qu’il y a souvent moins de listes dans de petites localités que dans des communes plus importantes, il est donc plus aisé de recevoir tout le monde.
Concernant l’égalité hommes-femmes, il y avait deux modus operandi de la part des éditeurs. Il y avait ceux qui avaient bien pris en considération ce point-là du règlement et ceux qui ont préféré continuer à travailler avec des visages connus.
L’émission « La Tirette » de RTL-Tvi est une belle initiative avec une programmation 100% féminin. Petit bémol quand même, le fait est que quand on montre des femmes elles doivent plus parler de leur place en tant que femme en politique que de leur programme, de leurs ambitions…
Enfin, l’accessibilité est un peu le point noir des nouveautés du règlement. Peu d’éditeurs TV ont mis en place des dispositifs spécifiques. Il n’y a quasi jamais de sous-titres ou de résumé. Il y a bien des vidéos avec sous-titre automatique sur YouTube mais ce n’est pas du tout optimisé.
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