« Une augmentation remarquable des coproductions et des échanges de programmes »

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Rencontre avec Madeleine Cantaert, conseillère services télévisuels au CSA, à l’occasion de la sortie du bilan annuel des télévisions locales à la suite du contrôle de l’exercice 2017.

La mutualisation des efforts des TVL est apparue de manière évidente en 2017, avec une série d’effets positifs relevés dans le contrôle ? Quels sont-ils ?

Côté programmation, le premier effet positif mis en évidence dans le bilan est l’augmentation remarquable des coproductions d’une part et des échanges de programmes entre les télévisions locales (TVL) d’autre part. La durée des programmes coproduit est en hausse de 38 % par rapport à 2016. Le journal télévisé Vivre ici, lancé en 2015 et coproduit par l’ensemble des TVL est emblématique de cet élan, mais les coproductions à grande échelle concernent aussi d’autres formats tels que des magazines.

Les échanges de programmes sont quant à eux en hausse de 40 % en durée totale pour 2017. Cette évolution combinée à la diffusion de captation de longs formats, sportifs notamment, a pour effet une augmentation de 18 % de la durée des programmes en première diffusion par rapport à 2016. Au final, les TVL proposent des boucles de programmation plus étoffées, ce qui contribue à dynamiser l’offre à l’antenne des TVL.

L’autre constat positif de ce bilan est la stratégie de développement sur Internet des télévisions locales qui se consolide, ainsi que leur visibilité sur les réseaux sociaux.  Aujourd’hui, le positionnement sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter est en évolution. Avec 290 000 likes cumulés sur Facebook, les TVL francophones, se positionnent fort bien par rapport à certains éditeurs de presse belge francophone et également par rapport aux télévisions locales flamandes ou même françaises.

Les réseaux sociaux sont un indicateur utile pour les éditeurs locaux de l’adhésion et de la reconnaissance de leurs publics, ainsi qu’une manière de toucher et de « séduire » des publics plus jeunes. Ces « like »et ces « follow »  permettent aussi de cimenter le lien, de sonder les besoins, les attentes des téléspectateurs et d’être un relais pour les initiatives locales (principalement sur Twitter).

On observe que les TVL mettent en place une stratégie globale : la présence et la valorisation digitales des programmes, sur le web et les réseaux sociaux, font partie intégrante de leur développement. Le dynamisme insufflé par la Fédération des télés locales,notamment par les formations qu’elle organise y contribue.

Autre constat : les télévisions locales semblent répondre à un intérêt croissant depuis 2016 pour les thématiques liées au développement durable ? (NDLR : en 2016 est sorti le film Demain).

L’éducation permanente est l’une des missions des télévisions locales. Lors de ce contrôle, nous avons souhaité clarifier les contours de cette mission en réalisant un état des lieux des thématiques traitées dans le cadre de l’éducation permanente, qui représente 65 heures de programmes en 2017.

Nous avons pu constater que la thématique environnementale-développement durable représente 28 % des programmes en éducation permanente produits en 2017. Ce choix de production et programmation est en connexion avec l’intérêt des des citoyen.ne.s. au sujet de cet enjeu sociétal et permet également aux TVL d’être le relais d’initiatives locales et innovantes en la matière. Quant à la manière dont cette thématique prend forme, on a également observé qu’elle est porteuse de potentiel créatif, notamment en termes de réalisation.

En 2017, près de la moitié des TVL ont pris de nouvelles initiatives ou intensifié des démarches existantes en matière d’accessibilité (NDLR :programmes sous-titrés, en audiodescription, interprétation en langues des signes). Deux éditeurs sont même au-delà des 50 h des programmes rendus accessibles.

Les TVL ont pris beaucoup d’initiatives pour améliorer l’accessibilité de leur programmation aux personnes en situation de déficience sensorielle, mais cela est-il suffisant ?

On peut souligner ici aussi le rôle de la Fédération des TVL qui initie et coordonne des développements importants en matière d’accessibilité. Vivre ici est ainsi rediffusé sur l’ensemble du réseau, soit les 12 TVL et leur site web, accompagné d’une interprétation en langues des signes.

L’accessibilité restera un point d’attention important dans le cadre des prochains contrôles vu l’application dès le 1er janvier 2019 du nouveau « Règlement relatif à l’accessibilité des programmes aux personnes en situation de déficience sensorielle », qui fixe des ambitions nouvelles pour les éditeurs, notamment les télévisions locales. Les TVL auront une période d’implémentation de 5 années au cours desquelles elles devront progressivement rencontrer leurs obligations. Sur ce point également, une mutualisation, notamment des moyens techniques et humains contribuera, progressivement, à la concrétisation de ce nouveau « défi ».

Plus d’info sur le bilan TVL 2017

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