Le CSA publie son bilan WebTV 2017

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  • Aujourd’hui, le paysage audiovisuel en FWB est composé de 24 WebTV déclarées auprès du CSA. En 2017, plusieurs WebTV intègrent le bilan du CSA pour la première fois : Actu-TV, Almouwatin TV, Bastogne TV, braine.TV, Racing Channel, V’RO TV et Zin TV ;
  • La diversité des thématiques abordées et des publics mis en valeur constituent autant d’apports à la diversité et au pluralisme de notre paysage audiovisuel ;
  • Il s’agit de projets participatifs animés par de nombreux bénévoles qui se réapproprient le média télévisuel. Les parallèles avec le secteur des radios indépendantes sont nombreux ;
  • À l’initiative de plusieurs WebTV déclarées au CSA, la constitution d’une Fédération des WebTV est en voie d’aboutir. L’objectif est de développer des synergies dans les domaines éditorial et technique mais aussi de partager les pistes en matière de recherche de financement.

 

 

Une WebTV, c’est quoi ?

 

Les WebTV sont des portails audiovisuels indépendants sur internet centrés sur une offre gratuite et thématique de programmes quasi-exclusivement produits en propre.

Le CSA leur confère les caractéristiques suivantes :

  • les webTV centralisent l’audience sur un portail indépendant géré de manière autonome (agencement, identité graphique, commercialisation éventuelle) ;
  • il s’agit de médias participatifs animés par une proportion importante de bénévoles ;
  • leurs lignes éditoriales sont globalement orientées vers des missions de services publics : éducation permanente, développement culturel, information locale, cohésion sociale… ;

 

 

478 heures de programmes produits en 2017

 

Les 21 WebTV[1] intégrées au bilan 2017 ont produit 478 heures de programmes. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à l’exercice précédent (+36%) qui s’explique avant tout par la comptabilisation de données provenant de nouveaux éditeurs. Ces 478 heures de programmes sont la confirmation de l’apport indéniable des WebTV au pluralisme et à la diversité de l’offre des médias audiovisuels en FWB.

Magazines, documentaires, reportages, capsules, interviews… les programmes produits sont variés. Certaines de ces productions sont marquées par une liberté de création très marquée. En effet, les WebTV n’étant pas soumises aux mêmes impératifs d’audience que d’autres médias, elles s’octroient la liberté de jouer avec les codes audiovisuels et témoignent d’audace en fonctionnant par essais-erreurs. Cette indépendance par rapport aux pressions d’audience est une vraie plus-value qui permet aux WebTV d’assurer une véritable diversité et pluralité de contenus.

 

 

YouTube et Facebook, portes d’entrée vers les WebTV

 

L’objectif des WebTV reste de privilégier leur portail indépendant comme accès principal à leur catalogue de programmes afin de se positionner en tant que médias à parts entières. Toutefois, aujourd’hui, la plupart des WebTV recourt de manière combinée à YouTube et Facebook.

Facebook leur permet d’interagir avec leurs publics, de « cimenter » l’aspect communautaire et de promouvoir leurs programmes afin d’attirer davantage d’audience sur leur portail indépendant.

YouTube est une solution technologique « clé sur porte » permettant l’archivage, le stockage et le visionnage des vidéos.

 

 

Couverture des élections 2018

 

En tant que médias de proximité, les WebTV contribueront aux débats à venir (élections communales d’octobre 2018, élections régionales de mai 2019). De ce fait, au même titre que les autres SMA, elles doivent prendre certaines dispositions afin d’assurer une pluralité de représentations. Le positionnement d’une WebTV à une autre est susceptible de varier fortement : certaines, comme « Almouwatin TV », ont l’ambition de couvrir le scrutin en analysant les enjeux spécifiques à leurs audiences. D’autres, en dépit de leur positionnement micro-local, posent le choix de ne traiter aucun sujet en lien avec les élections et de garder une ligne éditoriale résolument apolitique.

 

 

Les WebTV, complémentaires aux médias traditionnels

 

Les missions d’intérêt général telles que l’information (micro)locale, l’éducation permanente, la cohésion sociale et la promotion culturelle sont au cœur de la programmation de la plupart des WebTV déclarées au CSA. Certaines WebTV constituent de véritables espaces d’expression pour les diverses communautés de Belgique francophone, qu’elles soient d’origine ou d’intérêt. L’objectif des WebTV semble se positionner de manière complémentaire aux télévisions traditionnelles en valorisant des publics qu’elles considèrent trop peu écoutés ou des thématiques trop peu traitées.

C’est le cas par exemple des WebTV communautaires comme « Bel’Afrika Media », qui fidélisent une audience importante notamment parce que les préoccupations de leurs publics cibles semblent peu relayées. Il s’agit en effet d’un des seuls médias centrés sur la diaspora africaine en FWB. C’est le cas également du service « Almouwatin TV », créé fin 2016, qui se constitue rapidement une audience (+24% d’audience Facebook par rapport à 2016).

 

 

Modèles de financement : entre fragilité et créativité

 

La constitution de la Fédération des WebTV devrait également développer les pistes en matière de recherche de financement.

Une revendication du secteur réside dans une reconnaissance du travail d’intérêt général concrétisé par certaines WebTV et sur la nécessité d’un soutien financier proportionnel. La transposition aux WebTV du statut de « radio associative et d’expression » est une piste envisagée par le secteur afin de pérenniser l’activité des WebTV les plus investies dans une programmation d’intérêt général.

Les dons et le « crowdfunding » sont également des ressources potentielles à développer. En effet, le financement participatif apparait très en phase avec les modèles de fonctionnement des WebTV. L’éditeur de « V’RO TV » s’est d’ailleurs récemment lancé avec succès dans une campagne de levée de fonds via la plateforme « Ulule ». D’autres outils de ce type existent. Ils ont l’avantage d’impliquer et de fidéliser l’audience. Ce soutien des téléspectateurs permet également de démontrer la légitimité du travail des WebTV et de leur maintenir une autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics.

 

Découvrez le bilan WebTV 2017 du CSA

 

[1] 19 rapports ont été déposés dans le cadre du contrôle annuel. Les WebTV « FullTV » et « Bruxelles Ma Belle », déclarées depuis avril 2018 mais en exercice depuis plusieurs années, ont fourni par voie téléphonique des données relatives au volume de production, au nombre d’ETP et aux principales évolutions rencontrées en 2017.

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