Les élections communales et provinciales 2018 approchent à grand pas. Elles représentent un momentum important pour les télévisions locales. C’est aussi dans ce genre de période que l’existence d’un média local, proche de ses publics, prend tout son sens. Qui d’autres pour traiter en profondeur les préoccupations de chacune des 262 communes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La campagne électorale donnera donc du fil à retordre aux 12 télévisions locales désireuses d’appliquer le même traitement médiatique pour chacune des communes présentes sur leur territoire. Ajoutons à cela le respect de l’application du « règlement élections » pour chacun des programmes politiques durant les trois mois précédents l’élection.
Jean-Jacques Deleeuw est le directeur de l’information et le rédacteur en chef de BX1. Dans une région aussi multiculturelle que Bruxelles, il rappelle à quel point la représentation des minorités dans les médias est importante. BX1 observe aussi les réseaux sociaux avec grand intérêt. Les campagnes se déplacent aussi vers ces canaux de diffusion. Il convient alors d’être cohérent et d’y appliquer les mêmes règles.
BX1 est l’une des premières télévisions locales à s’être lancée sur les réseaux sociaux. Ils font désormais partie du règlement électoral. Comment BX1 envisage le traitement des communales 2018 sur ses réseaux sociaux ?
Il est clair que, du point de vue de l’impact sur les futur.e.s électeur.trice.s, les réseaux sociaux représentent un enjeu important dans la période qui précède les élections. C’est donc d’autant plus important pour les médias qui gèrent des pages de rester très prudents lorsque l’on partage des contenus, notamment politiques. Chez BX1, nous en sommes parfaitement conscients et nous appliquons, depuis 2014, les mêmes règles aussi bien sur nos réseaux sociaux que sur nos autres supports de diffusion.
Finalement, il faut se dire que Facebook, Twitter et compagnie ne font que proposer un espace pour partager nos contenus. Jusqu’en 2018, nous ne faisions que publier sur nos réseaux sociaux des contenus identiques que ceux diffusés en télé ou sur notre site internet. À partir de là, le fait d’appliquer les mêmes règles sur tous nos supports n’est pas compliqué en soi, puisque le contenu ne change pas. Pour les élections 2018, les choses vont clairement évoluer. Nous avons désormais 5 personnes qui travaillent sur la stratégie digitale de BX1 et nous envisageons de produire et diffuser du contenu spécifiquement pour nos réseaux sociaux. Durant la période électorale, nous allons donc produire du contenu exclusif pour le digital. Puisque les formats seront différents, nous allons entamer une réflexion pour pouvoir assurer les grands principes du règlement élections, comme la représentativité des listes politiques.
À côté des contenus exclusifs pour le digital, quel sera le dispositif électoral de BX1 lors des communales 2018 ?
Ce qui est capital pour nous, c’est de couvrir les élections communales très en détail, commune par commune. Il est question de traiter toutes les communes. Nous allons nous rendre dans chacune des communes pour réaliser des reportages et nous y associerons une stratégie digitale pour toucher plus de monde encore. Nous nous engagerons à traiter le plus de sujets possible par commune en réalisant des reportages sur place et nous proposerons également un grand débat électoral pour chacune d’entre elles. 2018 sera aussi une année digitale pour BX1 et pour les autres télévisions locales. Nous avons créé la plateforme communale2018.be qui va reprendre les contenus de toutes les télévisions locales. Nous avons lancé la plateforme Vivre Ici qui rassemble les contenus régionaux des télévisions locales et de la RTBF. En ce qui concerne BX1 nous proposerons de nombreux contenus originaux pour nos réseaux digitaux.
Le principe d’égalité entre les femmes et les hommes est désormais une obligation pour les médias et se trouve repris dans le règlement élections. Quelle stratégie opérerez-vous pour assurer cet équilibre dans le traitement médiatique des élections ?
Nous n’avons pas attendu qu’il y ait un principe imposé pour travailler sur cette thématique essentielle. Je dirai même que l’ADN de BX1, c’est la diversité et pas seulement l’équilibre entre les femmes et les hommes, je parle de la diversité élargie. Nous couvrons l’un des territoires les plus multiculturels du monde. Ça n’est pas rien. Concernant la question spécifique de l’égalité femmes-hommes, cela fait des années que nous sommes volontaristes. Nos reportages et nos émissions, notamment politiques, sont orientés de manière à assurer cet équilibre. En ce qui concerne les débats politiques, c’est une autre histoire et ça ne dépend pas que de nous. Il nous semble inconcevable de proposer un débat en période électorale avec d’autres personnalités que les têtes de liste. Si les partis politiques ne sont pas eux-mêmes sensibilisés sur ces matières, je pense que les médias resteront impuissants. Le règlement du CSA a donc certaines limites qui dépassent largement notre responsabilité.
Pour la petite histoire
La question du cordon médiatique reste très présente. Les partis liberticides n’ont pas accès à l’antenne en direct. Sur les 15 dernières années, une seule personnalité politique est allée en justice pour réclamer un droit de visibilité à BX1, anciennement Télé Bruxelles. Marguerite Bastien, sur les listes du Front Nouveau Belge, parti d’extrême droite, avait été privée de plateau et décidait de poursuivre l’éditeur en justice. Le tribunal donna raison à Télé Bruxelles.
Revenir au dossier « Médias et élections
Consultez le règlement électoral
Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez en primeur les dossiers Régulation 1X par mois