Sommet européen sur la désinformation : les régulateurs ont un rôle clé à jouer

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Le Président du CSA belge et Vice-président du Groupe européen des régulateurs de l’audiovisuel (ERGA), Karim Ibourki, a participé ce mardi 5 octobre à un nouveau Sommet européen dédié à la « lutte contre la désinformation en ligne ».   

Faire remonter les informations aux autorités nationales compétentes et lutter contre toutes les formes de désinformation représentent des enjeux cruciaux dans le monde d’aujourd’hui. La collaboration entre une série d’acteurs dont les géants de la tech, les académiques, les décideurs politiques et les régulateurs est la clé. Le Sommet réunissait notamment des représentants de gouvernements, des expert.e.s en technologie et en éducation des médias pour récolter des idées et échanger autour des bonnes pratiques.  

Dans son intervention, Karim Ibourki a rappelé l’importance de préserver l’équilibre entre la liberté d’expression et la lutte contre la haine en ligne ou la dissémination de fausses informations diffusées en ligne. Pour ce faire, « les régulateurs ont un rôle clé à jouer, car ils ont dans leurs missions la sauvegarde de la liberté d’expression, mais aussi du pluralisme des médias et du respect des droits fondamentaux », a-t-il insisté. S’il existe aujourd’hui un « code des bonnes pratiques » européen pour lutter contre la désinformation, le rapport de l’ERGA sur l’implémentation de ce code a révélé tout le chemin qu’il reste à parcourir. La transparence, notamment sur la manière dont le code est implémenté, pose question. Certaines grandes plateformes en ligne importantes en Europe n’ont pas encore signé ce code. Enfin, l’autorégulation a clairement atteint ses limites et devrait laisser la place à une approche de corégulation entre les plateformes en ligne et les autorités de régulation compétentes. 

Karim Ibourki a enfin rappelé l’importance de travailler tant sur le plan européen que national pour lutter contre la désinformation. Selon lui, « alors que la coopération et les monitorings doivent être assurés au niveau international/européen, l’application concrète des mesures et les sanctions peuvent se jouer à l’échelle nationale ». Pour l’ERGA, quatre mesures fortes devraient être mises en place. Premièrement, rendre accessibles aux régulateurs nationaux les systèmes de recommandation des contenus mis en place par les plateformes en ligne. Ensuite, permettre aux régulateurs de superviser les plateformes en ligne dans l’identification des risques systémiques et les mesures visant à les atténuer au regard des droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et l’information. L’ERGA considère également que les régulateurs nationaux devraient disposer d’un accès aux données des plateformes en ligne qui leurs sont utiles pour mener à bien leur monitoring. Enfin, les régulateurs nationaux pour les services de médias audiovisuels regroupés au sein de l’ERGA doivent avoir leur place dans le système de Gouvernance. La nature transfrontalière des plateformes en ligne implique que les régulateurs nationaux collaborent étroitement au niveau européen.   

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