Nele Smets : la cheffe d’orchestre du pôle régulatoire du CSA

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Cette semaine, on vous propose de découvrir la régulation des médias par le biais d’une rencontre avec notre collègue Nele Smets, Directrice générale adjointe du CSA. Au sein de la direction de l’institution qu’elle exerce en binôme avec la Directrice générale, c’est elle qui gère le pôle régulatoire du CSA et l’agenda du Collège d’autorisation et de contrôle du CSA (CAC), l’organe décisionnel du CSA. Pour mener à bien cette précieuse mission, elle fait le tour des équipes pour assurer le suivi des projets en cours. Elle lit, relit et relit encore les contributions de chacun.e, organise et réorganise la présentation des projets et le passage des décisions au Collège. Nele Smets, c’est un peu la cheffe d’orchestre du pôle régulatoire du CSA. Une fonction qui lui offre un regard transversal sur les matières et les projets et aussi sur ce que vivent les équipes au quotidien, y compris en temps de crise…  

Qu’est ce qui te plaît le plus et le moins au boulot en tant que Directrice générale adjointe ?  

Quand j’ai commencé, il y a deux ans, à occuper cette fonction, cela faisait déjà 10 ans que je travaillais au CSA, pour d’autres fonctions. Je ressentais vraiment le besoin de sortir de mes dossiers et de mieux comprendre les autres matières. Cette nouvelle fonction me permet d’apprendre et de découvrir des nouveaux sujets et ça me plaît beaucoup. D’un autre côté, j’encadre les équipes du pôle régulatoire (soit une douzaine de personnes) et c’est très stimulant. En plus de la gestion des équipes, c’est un job qui touche à plein de choses, comme la gestion de nos outils de travail ou la sécurité et le bien-être des employé.es. J’ai donc beaucoup de chance car il est très varié. Je trouve aussi très riche de fonctionner en binôme et en complémentarité avec Mathilde Alet, la Directrice générale et ma collègue de toujours au CSA. 

Je dirais qu’une chose qui parfois me frustre, c’est de ne plus avoir le temps de faire des choses en profondeur, de me spécialiser vraiment dans des dossiers et de produire moi-même. Avant je produisais pas mal de documents mais avec mon poste actuel où je dois suivre des sujets très divers ça n’est plus vraiment possible. J’ai par contre beaucoup de chance d’être entourée d’experts et d’expertes qui maitrisent parfaitement leurs sujets.  

Justement, comment décrirais-tu les équipes et le fonctionnement du CSA ?  

Je trouve que la forme et la taille du CSA sont idéales. Nous avons une autonomie de gestion importante en tant qu’autorité administrative indépendante et nous sommes une assez petite structure avec une trentaine de personnes. Cette autonomie et cette petite taille nous permettent beaucoup d’agilité. C’est une particularité chez nous. Nous sommes en mesure de nous adapter rapidement.  

Je constate que mes collègues sont très motivé.es par les matières que nous traitons et attaché.es aux valeurs que nous véhiculons, comme l’égalité, le pluralisme ou le service au public.  

C’est une autre richesse que nous avons : notre expertise, malgré notre petite taille, qui est reconnue en Belgique, mais aussi en dehors de nos frontières comme en témoignent nos collaborations internationales et notre place au sein d’organismes européens importants.  

Tu es en ligne directe avec le Collège d’autorisation et de contrôle du CSA, l’instance décisionnelle du CSA. Comment on gère l’agenda d’un tel organe ?  

On organise des réunions opérationnelles tous les mercredis matin pour définir le planning du CAC sur un mois, un mois et demi. C’est l’occasion de demander à tout le monde les points à mettre à l’ordre du jour et d’échanger sur les sujets à traiter. Le rythme est assez soutenu d’où l’importance de bien s’organiser. Au programme des réunions du Collège, on trouve les auditions des régulés (dans le cadre des instructions suite aux plaintes ou dans le cadre des contrôles annuels) et les prises de décisions qui en découlent, les présentations des dossiers d’instruction, des notes exploratoires relatives à de (nouveaux) enjeux de régulation, des déclarations de services (TV, web, …), les présentations des études que nous publions, des projets de recommandation… La très grande majorité de ce que le CSA produit est discuté et adopté par le Collège d’autorisation et de contrôle.  

Ce sont les services qui présentent leurs dossiers au Collège. Un Collège qui, c’est important de le souligner, est très à l’écoute et très investi. C’est une chance qu’il faut mesurer car cette attitude positive de celles et ceux qui prennent les décisions contribue au bon fonctionnement de notre institution.  

Qu’est ce qui a changé selon toi depuis le début de la crise sanitaire ?  

On a d’abord dû passer, comme tout le monde, par une phase d’adaptation qui a été à la fois déstabilisante et créative. Je pense notamment à tous les outils de conférence à distance etc. que l’on a dû apprivoiser et mettre en place. Je pense que de manière générale, personne ne se plaint d’avoir plus de télétravail. On a gagné (et j’en fais partie) en temps de concentration, notamment sur certains dossiers, mais aussi, pour beaucoup en tous cas, en confort de vie. Paradoxalement, je suis plus au courant qu’avant de ce que font mes collègues du pôle régulatoire, car nous nous voyons en visio régulièrement pour discuter des dossiers en cours. La distance impose cette régularité de contact avec les équipes et je pense qu’on essayera de garder ça par la suite. Même quand on aura un retour plus régulier des équipes au bureau. Par exemple les réunions agenda du mercredi matin vont certainement se poursuivre en visioconférence.  

En revanche, si nous avons gagné en confort de vie, nous avons clairement perdu un aspect essentiel, c’est le lien social. On voit que ce lien se perd et la communication interne qu’elle soit formelle et informelle est elle aussi impactée. La distance n’aide pas, surtout quand chacun et chacune travaille sur des dossiers distincts. Ce que j’observe aujourd’hui, c’est que l’on communique avec les collègues uniquement ou principalement pour le travail. On ne prend plus la peine d’échanger sur des sujets plus légers, plus humains, comme on avait l’habitude de le faire quand on était dans le même bâtiment.  

Un des enjeux de notre institution sera de pouvoir concilier les acquis de la crise sanitaire, avec ce besoin de lien social et de communication interne efficace.  

Au regard de ta fonction transversale, quels sont les enjeux de demain qui concernent notre institution ?  

Au niveau de l’institution, nous avons obtenu un refinancement qui était nécessaire à l’exercice de nos missions, car nous avons de plus en plus de compétences, de régulés et de matières à traiter.  Je dirais qu’à mon niveau, l’enjeu, c’est de bien gérer l’institution en collaboration avec la Directrice générale pour continuer à produire ce que l’on produit, pérenniser certains grands projets et entretenir cette reconnaissance que l’on a, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.   

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