La mise en place d’un service d’études et recherches à la HAICA

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Entretien avec Joëlle Desterbecq (CSA)

Tu as arboré la casquette de responsable du volet « Etudes et Recherche » au sein du CSA et auprès des équipes de la HAICAPeux-tu revenir sur cette fonction, quels en ont été les défis ? 

Ma fonction a consisté à accompagner la HAICA dans le développement et la consolidation d’un Service des Etudes. Ma première tâche fut de réaliser un diagnostic interne pour la mise en place d’un tel service. Il s’agissait d’analyser ce qui existe déjà et la manière dont on voit les choses à l’avenir (quelles missions on souhaite donner au service, quelles sont les thématiques de recherche prioritaires, comment on voit l’organisation du service). A partir de ce diagnostic on a pu construire la suite, c’est-à-dire mettre en place un Cahier des charges du Service, définir des procédures de recrutement, travailler sur des méthodologies de recherche et préparer des grilles d’analyse, initier le développement d’un catalogue de ressources documentaires. Toutes les étapes du travail se sont faites dans le cadre d’une dynamique d’échange et d’interaction continue entre les équipes. Chaque partie a écouté et proposé, c’est dans cette dynamique d’échange que le partenariat a avancé. 

Quels seront les enjeux pour la bonne marche du Service des études  ? 

Il s’agit de développer et de soutenir le versant prospectif du travail de la HAICA. Si le travail de base d’une instance de Régulation de l’audiovisuel est axé sur le contrôle du respect des obligations par les acteurs du secteur de l’audiovisuel, la recherche vient en soutien à ces missions de régulation car elle est intimement liée à l’exercice de la régulation. Il faut connaître l’état des lieux du secteur pour fonder des politiques publiques et des mesures régulatoires adaptées aux réalités sociales ou économiques. Par ailleurs, la recherche sert aussi à inspirer l’exercice de la régulation, elle a des visées prospectives : il s’agit de réfléchir sur les transformations du secteur audiovisuel pour pouvoir les accompagner et les anticiper. 

Quel est ton sentiment sur le projet de Jumelage dans son ensemble et sur les travaux que tu as effectués pendant deux ans ? Que retires-tu de ta collaboration avec la HAICA ? 

Ce jumelage a été une très belle expérience. C’était d’abord une expérience enrichissante sur le fond. Cela a permis d’apprendre sur un paysage audiovisuel inscrit dans un contexte politique, social, économique particulier et de s’informer sur les pratiques de la Régulation ailleurs que chez nous. Donc cela a permis  d’ouvrir les perspectives, d’apprendre sur un contexte et de voir qu’il n’y a pas qu’une seule manière de travailler. C’est bien sûr enrichissant. Ensuite, ce jumelage a également été une expérience humaine. On a travaillé avec les équipes de la HAICA pendant deux ans. On a donc tissé des liens humains aussi bien dans les travaux de groupes en atelier, qu’au cours de moments de partage plus informels. Ces rencontres humaines et ces moments partagés constituent aussi un axe fort de cette collaboration avec la HAICA. Je remercie d’ailleurs tous les collègues de la HAICA qui ont pris du temps pour nous faire découvrir Tunis et la Tunisie ! 

Y a-t-il eu un moment particulier pour toi durant le projet ?  

Oui, il y en a eu plusieurs. J’ai beaucoup apprécié l’enthousiasme et la dynamique des échanges lors des Ateliers en matière d’égalité de genre, de protection des mineurs ou encore de communication commerciale. Les échanges avec les équipes de monitoring étaient enrichissants et la dynamique intense. D’autre part, les diverses présentations de nos travaux devant les membres du Conseil de la HAICA ont inscrit ces travaux dans un cadre plus formel et ont attesté des liens tissés entre nos institutions respectives. Enfin, je retiens aussi que la crise sanitaire a bouleversé l’organisation de notre travail : nous avons dû revoir notre programme et nos dynamiques d’échanges, repenser la co-construction de nos travaux. Par ailleurs, la fin des missions sur place a été un petit peu abrupt. Je regrette un peu qu’on ait terminé ce jumelage à distance, mais je ne doute pas que nous continuerons à collaborer dans le futur. 

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