MeetYou : la première rencontre des Youtubeuses et Youtubeurs belges au CSA

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Ce jeudi 24 octobre, le CSA a réuni le secteur des Youtubeuses et des Youtubeurs belges francophones pour la première fois. Environ quatre-vingts influenceurs, professionnels de médias et responsables institutionnels ont répondu à l’invitation.

L’objectif de cette première rencontre professionnelle était de mieux comprendre les nouveaux entrepreneurs du web et l’écosystème dans lequel ils évoluent.  Comme l’a précisé Saba Parsa, la première vice-présidente du CSA, lors de son introduction, le CSA a à cœur qu’un travail rapide soit mis en place pour une identification claire des contenus publicitaires présents sur les vidéos des influenceurs.

Sandrine Sepul, directrice du Conseil de la publicité, a abondé dans le même sens en rappelant les recommandations en matière d’influenceurs en ligne publiée par son institution en octobre 2018. Le Conseil souhaite réévaluer régulièrement la situation  en se remettant autour de la table avec le secteur et les intéressés. « Cette rencontre professionnelle MeetYou avec les YouTubeurs belges francophones a été l’occasion de prendre le pouls. Les YouTubeurs se montrent intéressés à une participation active à cet outil que sont les recommandations. »

Fort de leur succès, la majorité des Youtubeurs touche un public assez jeune et valorise des produits et des marques. Noël Theben, responsable de l’unité « Télévisions » au CSA, et organisateur de l’évènement fait vœu de généraliser les bonnes pratiques. « Nous voudrions que l’internaute qui regarde une vidéo puisse savoir si cette vidéo a été influencé par une marque ou non.  En organisant ce moment de débat, nous voulions mieux comprendre la réalité des youtubeurs, de manière à pouvoir transposer certains dispositifs de protection des publics imposés par la régulation sur cette nouvelle plateforme. Cette réglementation va se définir en corégulation avec les youtubeurs. »

Après deux heures de débat intenses autour d’expériences de Youtubeurs, pro ou débutants, de conseils de collaboration avec les marques et d’organisation de son activité, un constat était criant : ce type d’échanges professionnel est nécessaire et attendu par le secteur des Youtubeurs belges francophones qui est en demande de structures, de guidelines, d’entraide avec pour dessein de continuer leur parcours de vidéastes de façon optimale et authentique pour toujours plus de followers.


Pour un secteur responsable

La forte influence des Youtubeuses et des Youtubeurs sur les publics doit s’accompagner d’une responsabilité éditoriale et sociétale. Dans sa révision, la directive SMA a, pour la première fois, amené les plateformes de partage vidéo dans le giron de la régulation, mais un travail de sensibilisation reste à mener, notamment auprès des chaînes YouTube éditées par un nombre croissant d’acteurs.

Désormais, YouTube devra s’engager à lutter contre les discours de haine et proposer des mécanismes de protection des mineurs sur sa plateforme. La protection des publics impose cependant une coresponsabilité entre la plateforme et les chaînes. Sur la question du traitement électoral, rappelons qu’en mai dernier, en Allemagne, les élections européennes se sont aussi jouées sur YouTube, avec une vidéo d’un Youtubeur générant plus de 5 millions de vue qui dénonçait la politique d’un parti de la majorité.  D’autres règles fondamentales doivent faire l’objet de réflexions. Parmi celles-ci, la protection des mineurs, les principes de transparence, ou encore la communication commerciale.

Quelques chiffres du secteur

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